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Peinture /ScuPlture

ARTICLE 11

Zevs, un kidnapping en images

novembre 2018 - Inès T.

De l'origine de son pseudonyme au Visual Kidnapping, Zevs ne manque pas de ressource pour surprendre et choquer ses spectateurs.

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Zevs, Zeus ou Christophe ?

A partir de quel moment, Christophe Aghirre Schwarz est-il devenu Zevs ? C'est une histoire à la fois horrifiante et fabuleuse qui marque un tournant dans sa carrière. Âgé tout juste de 14 ans, il échappe à la mort lorsqu'un RER manque de le percuter de plein fouet. Le nom de ce RER ? ZEUS ! C'est, d'après ses dires, la dernière chose qu'il a vu au cours de cet épisode : le nom de son agresseur, massif, rapide et électrique.

Peu à peu, le "u" se décline en "u" romain, c'est-à-dire en "v", d'où l'orthographe singulière de son pseudonyme.

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Il tira plus tard sa signature de cet incident :

"J’ai progressivement poussé le concept plus loin, en bombant sans écrire mon nom, seulement un éclair, entouré d’un nuage. Mon logo, qui permet de se passer du nom, car immédiatement identifiable. Une obsession des marques qui ne va plus me quitter"

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A 21 ans, il se lance dans un concept absurde qui consiste à dessiner les contours des ombres des objets qui l'entourent et plus précisément des objets ruraux, mais aussi des silouhettes. La nuit, ces contours sont observables à la lumière des lampadaires, rendant ainsi la ville aussi vivante de jour que de nuit.

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En 1999, lorsque ses graffitis sont effacés par la mairie de Paris, il décide d'innover, en employant le concept de Reverse Graffiti, ou d'Art Propre. Cela consiste à tracer ses dessins au karcher, respectant la consigne de ne pas salir les murs de la ville.

En même temps, il commence à dessiner des œuvres qui sont visibles uniquement à la lumière noire : Pour les rendre visibles il rajoute alors un filtre sur les néons qui les éclairaient la nuit.

VISUAL KIDNAPPING - PAY NOW!!!

Cette histoire commence avec de grandes affiches publicitaires, mettant en scène des femmes. Il les condamne en leur apposant un point rouge sur le front dégoulinant sur le reste de l'affiche. Ces publicités, imposantes, agrandies, lui apparaissent démesurées, de façon à kidnapper l'attention des passants, leurs réclamant une "rançon consumériste".

Une rançon...

C'est ce qu'a ensuite demandé Zevs à l'entreprise de café Lavazza pour récupérer leur mannequin publicitaire de 12 mètres de haut. Berlin, 2002, lieu et date du crime : le ravisseur découpe la silhouette au scalpel et pendant 3 années entières l'entraîne avec lui à travers le monde, proposant au PDG de Lavazza de la récupérer contre une rançon de 500 000€ !

Cette somme finira par être payée sous forme de mécénat auprès du Palais de Tokyo. Ainsi, Zevs pu y exposer son oeuvre.

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"l’excès de pouvoir qui déborde"

Sa première victime fut la marque Nike : Il a eu cette idée en lisant une B.D. de Superman, en voyant son logo dégouliner lorsqu'il était affaibli par la kryptonite.

En faisant dégouliner la virgule de Nike, et par la suite les logos de bien d'autres marques, il a voulu laisser le spectateur entendre l'affaiblissement de la marque, sa disparition, ou au contraire, son excès de pouvoir, comme un débordement de celui-ci.

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ZEVS

ARTICLE 10

Ne soyons pas pudiques !

septembre 2018 - Astrid C.

De la création à la réalisation, l'art du pinceau, du latex, de la colle et du cutter, une précision à toutes épreuves et un résultat époustouflant : le monde décalé de Lara Wirth.

Tout commence quelque part...

Armageddonpainted​, de son vrai nom Lara Wirth. Une jeune australienne de 16 ans tout-à-fait banale, avec une toute aussi banale passion pour le maquillage. Mais quelle passion me direz-vous ! En effet, Lara publie sur Instagram en 2014 son premier "face painting" (cf. photo).S'en suit d'une pluie de commentaires positifs qui ne font que l'encourager à se lancer de manière plus approfondie dans cet art du Body Painting. De fil en aiguille, elle passe d'une simple réalisation à la création de créatures, dont elle publie l'ensemble des étapes de conception en story ainsi que sur sa chaine youtube. Comme elle le dit elle-même, "so pretty basic but I thought it would be a good way to get used to my paints and their consistencies" : elle s'encourage elle-même ainsi que son auditoire à comprendre ses oeuvres corporelles. Et si on entrait dans son univers ?

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De la conception à la vie...

Nous pouvons retrouver Lara Wirth sur de nombreux réseaux : Instagram, Youtube, Twitter, Facebook. Seulement, chacun d'entre eux remplit un rôle bien précis. Découvrons Youtube plus en détails, enfin, intéressons-nous surtout à la création des créatures fétiches de Lara. La conception de ces personnages nécessite une formidable imagination, et plusieurs heures de travail, comme en témoignent les stories Instagram de notre jeune artiste. Elle nous dévoile, étape par étape, la construction du physique, des expressions, du caractère, qu'elle se doit d'interpréter après en un seul cliché, à partager sur Instagram.

Si le résultat est souvent époustouflant, notre chère et tendre Lara Wirth semble adorer les "trucs gores et perso chelous". Une Lady Creepy ? Totalement ! Même vos dessins animés les plus mignons peuvent être tournés en corps effrayant sous la tutelle de notre australienne. Après le dessin, les patrons, les moulages, la colle et la peinture, Lara se décide à leur donner vie. En studio, chez elle, ou même dans la rue, son travail est impressionnant. Elle parvient à interpréter les mouvements avec grâce, agressivité ou sensualité : le personnage est maître de son corps.

Un message derrière le masque ?

Le body painting est un art encore méconnu des medias. Certains peintres ou photographes tentent de sortir de leur zone de confort en proposant de telles oeuvres, totalement ephémères. Ce concept, utilisé pour le moment principalement sur des femmes, essaie de mettre le corps à l'honneur, et encourage la gente féminine à avoir confiance en elle et à assumer son corps, quelque soit sa morphologie, ou ses croyances. Exprimé pour la première fois lors d'un mouvement féministe dont les manifestants portaient leurs slogans sur leurs poitrines nues, cet art est victime d'une mauvaise image, associé à l'exhibitionnisme. Pourtant, l'objectif est tout autre : à la manière de tatouages temporaires, le body-painting fait passer des messages universels sur les corps les plus random possible. Tout le monde y passe, pour tout dire. 

ARTICLE 9

Art, Commerce & Industrie : promis ça va ensemble !

août 2018 - Astrid C.

Une toile impressionniste accrochée sur le mur en face de vous, des lignes abstraites qui pendent entre les fenêtres, une haie de sculptures en marbre marque le chemin jusqu’à l’ascenseur, et une céramique trône derrière le comptoir d’accueil. Pourtant non, vous n’êtes pas dans une galerie d’art, mais bien chez votre client, avec qui vous avez rendez-vous pour soumettre la proposition commerciale que vous avez peaufiné hier soir dans la nuit.

un concept dingue ?

Le concept paraissait fou et complètement déplacé il y a encore quelques années. Mais il est désormais bien en place, et permet même de développer un nouveau commerce. La location et exposition d'oeuvres n'est désormais plus réservée aux musées !

Celle-ci est née lors des grands évènements des maisons haute-couture, dans lesquels ces entreprises ont cherché à se différencier, et aussi à afficher leurs tunes (oui oui ne cachons rien), en décorant les grands hall de réception avec des toiles ou des sculptures dignes d'exposition. Seulement, les sociétés ne sont pas propriétaires des tableaux. Il s'agit d'une location extrêmement règlementée, négociée soit avec l'auteur des oeuvres, soit avec les galeries/musées, qui exigent souvent une compensation monétaire si l'oeuvre est venue au cours de l'event.

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Aujourd'hui, l'idée s'est répandue, et devient de plus en plus commune. En effet, vous pouvez parfois retrouver dans vos restaurants de quartier des peintures d'artistes locaux qui utilisent les salles comme lieux d'exposition pour toucher un maximum de public et proposer leurs travaux à la vente. Pour moi, quoi de mieux que manger une bonne quiche au maroilles devant la cheminée du resto avec une peinture abstraite aux couleurs chaudes pendant l'automne gris du Nord ? Un bonheur n'est-il pas ? Alors développons le concept !

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Des entreprises de marchés en ligne ont alors ouvert le bal en se proclamant agences de location d'art. C'est par exemple le cas de My Art Makers, qui proposent aux sociétés différents types d'oeuvre sous forme de catalogue, dans lesquels elles font leurs shopping de déco. Oui bah on a pas tous le même budget déco, vous et moi allons chez Ikea et eux ils s'achètent des peintures 1m50 x 2m.

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Tous les moyens sont bons pour faire entrer l'art dans votre entreprise
My Art Makers

un exemple encore plus dingue ?

Par ailleurs, les artistes sont désormais, entre autres grâce à ce concept, de plus en plus proches des entreprises, y compris dans l'industrie ou les nouvelles technologies. Les ingénieurs (oui oui ceux qui sortent des écoles type HEI ou Centrale) font appel a des artistes afin de développer leur créativité et d'exploiter leur inventivité. Nous pensons notamment à James George (un tour sur son site ?), qui a rejoint l'équipe de Microsoft Research au Studio 99. Il a prêté main forte aux développeurs, qui lui ont renvoyé l'ascenseur en lui permettant d'exposer ses oeuvres dans les locaux. C'est ainsi qu'est né Instance, en 2013, au milieu d'une entreprise de numérique.

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" Il y a des préjugés assez répandus comme quoi l’art et la science sont deux choses différentes. Bien sûr, il y a des différences, mais la pratique d’un chercheur est très similaire à celle d’un artiste. Vous définissez votre sens, vous définissez vos objectifs de réussite (...) et chaque jour vous pensez à la manière dont vous allez innover dans ce domaine. " James George

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Notre curieux bonhomme reste quand même un féru des algorithmes en plus de ses pinceaux. En effet, comme il le dit lui même, il n'a jamais souhaité faire ingénieur, ce qui ne l'empêchait pas de créer des programmes tous plus colorés les uns que les autres, afin de "faire de l'art avec son ordinateur". Comme quoi, la fibre artistique peut passer au travers de n'importe quel moyen, et vous rendre parfois plus utile qu'en cherchant à faire quelque chose de vos mains. Et James George n'est pas le premier : pensons à Leonard de Vinci, il y a déjà des sièges de cela, qui multipliait les activités.​

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L'art est plus qu'un commerce, c'est une ouverture.

Art, Commerce & Industrie

ARTICLE 8

Mars 2017 - Charlotte G.

Nous connaissons tous l’histoire sombre des bunkers qui parsèment les plages normandes… Seconde Guerre Mondiale, occupation, débarquement. Pourtant, Cyrille Corrais a décidé de leur en écrire une autre.

The Eye by the sea

D’abord surnommé Cécé, puis Näutil, l’artiste à la fois artisans et graffeur, aime mêler l’art du graff aux nombreux supports qu’offrent la ville ou la nature. Il regroupe ce volet de sa pratique sous le nom de LSD, pour « LandScapeDiversion ». Il trouve dans le graff’ la créativité, la spontanéité et la liberté qu’il recherche dans l’art. Il parle d'une 'impulsion qui ne tient compte ni de la notoriété, ni de l’argent, ni de quelques retombées que ce soit."

Enfant de la mer, c’est un habitué aux vagues et aux bateaux, c’est surtout un passionné de surf. Ce n’est donc pas par hasard si, en septembre 2014, il choisit la plage de Siouville-Hague, pour y taguer « The Eye ».

Un regard tourné vers l’avenir 

Soudainement prit d’envie de créer une rencontre entre les éléments et l’homme, Näutil s’est rendu au bord de la mer, face à un des bunkers abandonnés, pour y peindre un regard bleu, perçant, immense. Pour expliquer ce choix, le graffeur raconte avoir voulu amener un peu de poésie et de sérénité à ce bâtiment chargé d’histoire et de souvenirs douloureux. La plage étant réputée pour la pratique de surf, le bunker ne regarde plus témoin de massacre, mais admire la vie et la joie des passionnés. C’est pour l’artiste, une façon de laisser place à l’avenir.

A la surprise des riverains et visiteurs, en octobre 2016, l’œil a fermé la paupière. L’artiste s’est exprimé sur les raisons et l’interprétation personnelle qu’il fait de son geste. Pour Näutil, la vie est un phénomène en constante évolution, toujours en mouvement… alors comme tout ce qui existe, le bunker, ainsi que son œuvre, devaient aussi se mouvoir. 

« J’irais voir demain »

Interroger le visiteur, poser la question de notre rapport au temps : voilà aussi l‘une des nombreuses missions que s’est donné l’artiste à travers cette œuvre éphémère. Il fait alors référence à toutes les fois où l’on repousse à plus tard quelque chose que l’on veut faire, à toutes les personnes qui, en entendant parlé de son tag, ont dit qu’elles iraient voir demain. C’est un message que nous envoie Cyrille Corrais, celui de vivre le moment présent et de prendre le temps d’ouvrir les yeux sur la beauté du monde qui nous entoure.

Aujourd’hui, l’histoire de ce bunker ne se limite donc plus au tristement célèbre débarquement de Normandie. L’histoire de ce bunker, c’est aussi celui d’un bâtiment qui s’embellit et qui évolue, un bout de béton qui attire les visiteurs et qui observent les surfeurs. Un bunker doté d’un nouveau regard, et qui fait redécouvrir sous un autre angle, un endroit que l’on pensait connaître par cœur.

Et si vous voulez voir les autres heureux bunkers transformés par Näutil, rendez-vous sur son site internet 

ARTICLE 7

An Englishman in New York (and even more !) : David Hockney

Décembre 2017 - Agathe R.

Pop Art !

A peine ces mots prononcés et je vous imagine déjà penser à la radieuse Marilyn, sourire éclatant et visage d'ange se déclinant sous toutes les couleurs... En effet, comment ne peut-on pas associer Pop Art au célèbre Américain Andy Warhol qui a laissé au mouvement une empreinte indélébile, marqué par son style si caractéristique et sa personnalité qui aujourd'hui encore inspire nombre de films, romans et tant d'autres, qu'ils soient élogieux ou polémiques...

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Néanmoins, quelle erreur serait-ce donc de limiter le mouvement Pop Art à ce seul artiste ! A une époque de créativité libérée et profuse, aux possibilité multiples, de nombreux artistes ont alors pu s'exprimer et trouver leurs lettres de noblesse. Le Britannique David Hockney en est un parfait exemple.

D'art en art, de pays en pays...

Véritable touche-à-tout, David Hockney s’est essayé à tous les arts, passant de la peinture à la photographie, le dessin, la vidéo et j'en passe ! 

Son tableau A Bigger Splash (1967) lui ouvre les portes de la célébrité, révélant à tous son style acidulé, aux thèmes riches et aussi actuels, n'hésitant pas par exemple à traiter de l'homosexualité dans une période où cela demeure un tabou pour le grand public.

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Ses pérégrinations le mènent ensuite à New York, la Californie, puis retour à Londres, chaque nouvelle destination lui permettant de s'imposer comme un artiste cosmopolite, réputé pour ses œuvres aux couleurs fortes, si chères au Pop Art, et aux créations décalées, n’hésitant pas à se jouer des codes de la bourgeoisie et à se poser en contestataire et anticonformiste de son temps.

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A Bigger Splash (1967)

"L’esprit est la limite. Tant que l’esprit peut imaginer le fait que l’on peut faire quelque chose, on peut la faire, tant que l’on y croit vraiment à 100%."

Artiste multiface, David Hockney a su exprimer son génie sous toutes les formes, offrant une œuvre vaste et variée qui impressionne et toujours innove.

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Pour l’avoir vu exposée, Pearblossom Highway (1986) en est un parfait exemple. Ce qui de loin paraît être simplement une route perdue dans le désert Américain se révèle, plus on s’en approche, être un ensemble de centaines de photographies, qui à partir du chaos parviennent à créer l’harmonie pour nos offrir cette scène, si simple mais si saisissante et qui demeure fidèle à l’artiste, décalée et si colorée, le désert n’a jamais semblé si animé !

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Pearblossom Highway (1986)

Mais Hockney, c’est aussi un créateur qui ne se limite pas aux techniques de son temps. La preuve en est sa série d’autoportraits commencés en 2012, qui ne se compose non pas de tableau, mais d’œuvres réalisées avec la fonction dessin d’un iPhone ou d’un iPad pour un résultat des plus surprenants !

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David Hockney, c’est finalement un polymorphe de l’Art, fidèle à son style mais qui jamais ne fait la sourde oreille à la nouveauté, toujours prêt à s’y essayer et à enrichir encore son volume artistique.

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Un esprit sans limites, mais aussi une œuvre sans frontières

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Pour rendre hommage à cet artiste au génie sans limites, est organisée depuis début 2017 la plus grande rétrospective jamais faite en l’honneur du Britannique, rétrospective qui a tout d’abord posé ses valises à la Tate Gallery de Londres, puis le Centre Pompidou de Paris avant de terminer son périple au Met de New York, et ce jusqu’au 25 février 2018 : l’adage disant que l’Art est un éternel voyage n’aura jamais été aussi vrai ! Ne dit-on pas si bien au BDA,  « Art Is Everywhere » ?

Self Portrait 20 March 2012 (2012)

Si la Grosse Pomme n’est pas dans vos projets futurs, vous pouvez toujours en apprendre plus sur David Hockney à l’adresse suivante : http://www.davidhockney.co/

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Et pour les plus aventuriers, le périple New-Yorkais se présente ici : https://www.metmuseum.org/exhibitions/listings/2017/david-hockney

FakeLove by FAKE

AMS : l'art jusque dans les rues
Article 4 - SnapArt
Article 5 - FIAC

ARTICLE 6

Le graffeur-justicier anonyme

Novembre 2017 - Inès T

On le connaît sous le nom de Banksy.

Bien entendu, il s'agit là de son pseudonyme, car c'est un artiste dont l'identité est, et compte bien, rester secrète... En effet, il est compréhensible qu'il ressente le besoin de protéger sa véritable identité, car il se démarque des autres street artists par la raison qui le mène à graffer les rues du monde entier. Car oui, Banksy est mondialement connu. Il est respecté, détesté, admiré, menaçant, choquant, intriguant... Et tout cela en même temps. Il répand son oeuvre à travers le monde avec humour et dérision, même si parfois ses peintures soulignent des faits actuels très inquiétants.

Oeuvre de Banksy

“Comment est-ce possible ?”, vous demanderez-vous. C'est simple : ses graffitis représentent exclusivement des scènes injustes, inégales, dérangeantes ou encore immorales. Son objectif premier est de traiter de sujets graves avec humour et de marquer les esprits des passants en dénonçant, sans filtre ni restriction. Les personnages que l'on retrouve dans son oeuvre sont souvent des enfants, des policiers, des animaux (des singes en particulier) et des vieillards.

Son histoire 

Elle prend place en Angleterre, avec ses amis avec lesquels il partageait cette passion du graffiti. C'est ainsi qu'il découvre l'art qui le rendra célèbre par la suite en réalisant ses premières oeuvres. Avec le temps, il fait ses preuves, et se fait remarquer par l'omniprésence de son art.

Son engagement 

Il est à l'origine du projet “Santa's Ghetto”. En expédition sur une terre disputée, Banksy souhaite témoigner son soutien au peuple palestinien à sa façon. Il leur offre alors des ouvertures dans le mur qui sépare leur terre en deux. Il y fait des trous donnant sur des paysages paradisiaques, des déchirures éventrant le mur. Même si on a pu lui reprocher d'embellir un édifice qui ne devrait même pas exister, qui devrait disparaître, son geste reste apprécié.

Oeuvre de Banksy sur le mur de Palestine

Sa technique 

Son style, en plus d'être particulier par ce qu'il dénonce, est également remarquable par la technique employée. En effet, Banksy réalise ses peintures à l'aide de pochoirs exclusivement. Cela demande donc une excellente organisation au préalable, sachant qu'il n'a pas de temps à perdre pendant qu'il graffe, s'il ne souhaite pas se faire surprendre et se retrouver au pied du mur. On se demande à quel point il peut être difficile pour lui de gérer son identité secrète tout en incarnant une sorte de “Super-Artiste”.

Une question de plus s'impose : Banksy est-il le pseudonyme d'une personne ou le nom d'une organisation ?

ARTICLE 5

Vous avez dit FIAC ?

Novembre 2017 - Anaïs D

La mondialement connue Foire internationale d’art contemporain – FIAC, donc, pour les intimes – s’est tenue du 19 au 22 octobre à Paris. Retour sur cette édition 2017 qui s’est achevée il y a peu.

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Qu’est-ce que la FIAC, sinon un grand rendez-vous dans l’agenda des galeristes et collectionneurs, artistes et célébrités ? Tous poussent les portes du Grand Palais dans l’espoir d’acquérir une œuvre d’art ou de découvrir les figures montantes de l’art contemporain. Mais pour les novices en la matière, difficile de s’y retrouver au milieu de ces centaines de peintures, sculptures ou installations qui trônent sur les lieux de la Foire. 

Parmi celles-ci, une installation a fait grand bruit dans les médias. Celle-ci était exposée près du Centre Pompidou, et non dans les jardins des Tuileries comme cela était initialement prévu. La raison ? La direction du Louvre a refusé de l’exposer car elle aurait pu choquer son « public traditionnel », faisant ainsi référence à la connotation sexuelle de la sculpture-habitat. Difficile en effet d’avoir manqué cette œuvre qui a beaucoup fait parler d’elle : Domestikator, de l’Atelier Van Lieshout, évoque un couple en position de levrette. Le fait que ce couple soit stylisé façon Lego n’a pas aidé à apaiser les âmes hostiles à l’exposition de l’œuvre.

Peut-être préfèreraient-elles acheter Flame Of Desire, de Takashi Murakami ? Attention cependant à bien lever la tête pour pouvoir l’admirer : cette statue dorée mesure pas moins de 4.98 mètres. Cela en fait à n’en pas douter l’œuvre d’art la plus spectaculaire de la FIAC 2017. Mais pour tous ceux qui voudraient pénétrer dans un nouvel univers, Jan Fabre est l’artiste qu’il vous faut. Prenez cette sculpture d’un homme juché sur un escabeau, tenant une règle, les bras levés au-dessus de la tête. Et regardez le titre qui lui est associé : L’Homme qui mesure les nuages. Et songez à toute la poésie que dégage l’œuvre…

Takashi Murakami, Flame of Desire, or (2013)

Provocation, génie… Les qualificatifs fusent, mais l’art contemporain peine à faire l’unanimité. Pourtant, les prix des œuvres d’art exposées affichent parfois plus de huit chiffres. Le bronze Grande Femme II d’Alberto Giacometti, vendu 22 millions d’euros aux enchères lors de la FIAC, en est le parfait exemple. Et à en croire également la fréquentation en hausse de 2.5% cette année par rapport à 2016, tout laisse à penser que la FIAC et les artistes qui y participent n’ont pas fini de faire parler.

Joep Van Lieshout, Domestikator

Jan Fabre, L'Homme qui mesure les nuages (1998)

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ARTICLE 4

Novembre 2017 - Charlotte G 

SnapArt 

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Snapchat, l'innovation, et l'art

Trois, deux, un … à vos snaps !

 

Tout jeune du 21ème siècle qui se respecte possède ou a déjà possédé un compte Snapchat … ou, du moins, a déjà essayé le fameux filtre chien. L’application, basée sur le caractère éphémère des photos envoyées, se développe et se répand avec succès depuis sa création en 2011.

Facebook (2003), Twitter (2006), Tumblr (2009), Instagram (2010), Pinterest (2011), Snapchat (2011) … A l’ère des réseaux sociaux, les applications se livrent une guerre d’innovation sans merci, donnant naissance à une concurrence créatrice. Redoublant d’imagination (ou d’imitation), les applications ne cessent d’innover. Snapchat qui a inspiré les filtres et les « stories » à Instagram et Facebook, a aussi récemment repris l’idée de Shazam !

 

Pour aller encore plus loin cette fois, Snapchat nous a concocté une chasse aux œuvres d’art à l’échelle de la planète, grâce à un partenariat original avec Jeff KOONS.

2003

2009

2011

2006

2010

2011

Qui est Jeff Koons ?

L’artiste et plasticien américain est né en 1955, en Pennsylvanie (USA).  Ancien élève du Maryland Institute College of Art, celui qui a commencé par être responsable du guichet des abonnements au Museum of Modern Art est aujourd’hui le créateur de plusieurs statues mondialement connues. Malgré des débuts difficiles, Jeff Koons a finalement percé grâce à son œuvre « Baloon Dog », vendu à 58 millions de dollars ! 

Ces œuvres ?

L’artiste reprend des symboles de la culture américaine en les transformant dans la lignée du mouvement Pop Art : Popeye, Hulk, Michael Jackson figurent au palmarès. Ayant un goût prononcé pour la disproportion, Jeff Koons s’attaque à des projets comme « Puppy », une sculpture réalisée avec entre 20 000 et 60 000 fleurs, ou encore « Seated Ballerina » qui mesure près de 14 mètres de haut, trônant au milieu de la Place Rockefeller à Manhattan.

Du ballon à l’inox poli, les œuvres de Koons sont extrêmement techniques et très chères à produire ; l’artiste a donc fait l’acquisition d‘un atelier à Chelsea, près de NY, où une centaine de petites mains mettent en forme ces idées de grandeur. La production d’une sculpture représente jusqu’à 3 année de travail !

Véritables succès, ces œuvres les plus connues comme « the Inflatable Rabbit » et « Baloon Dogs » sont considérées comme des œuvres emblématiques par les grands collectionneurs.

 

Alors que J. Koons atteint 54ème place du classement en produit de ventes aux enchères en 2008, et que son œuvre « Puppy » a été vendue à presque 30 millions d’euros, le plasticien nie toute qualité d’homme d'affaires, mais « préfère penser que [qu’il est] un très bon artiste ».

Un mélange explosif

Lancé, le 3 octobre à 20h, le projet « Snapchat Art » propose d’incruster les œuvres les plus connue de Jeff KOONS dans vos snaps. Virtuellement localisées dans des lieux touristiques précis, vous pourrez admirer les statues géantes à Paris (France), New York (USA), Londres (RU), Toronto (Canada), Sydney (Australie), Chicago (USA), Rio de Janeiro (Brésil), Washington DC (USA) et Venise (Italie) ! A l’image de Pokémon Go qui faisait sortir les joueurs, l’application au partenariat un peu spécial semble souhaiter nous faire voyager. Mais on prête aussi à l’application, l’intention louable de sensibiliser les jeunes, principaux utilisateurs, à l’art moderne.

Chers snapofils, vous devrez vous trouver dans un périmètre de 300m autour de la statue et avoir téléchargé la dernière version de Snapchat pour découvrir les œuvres d’art en réalité augmentée !

Vous pouvez retrouver les cartes avec la localisation des œuvres sur le site dédié : art.snapchat.com

 

Snapchat cherche à élargir le champ des possibles en encourageant d’autres artistes à participer ! Si vous êtes artistes et intéressés, vous pouvez directement contacter Snap, l'éditeur de l'application, via un formulaire en ligne.

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Si l'envie vous en prend, vous pouvez aussi visiter le site internet de Jeff KOONS: http://www.jeffkoons.com .

ARTICLE 3

Amsterdam :

"l'Art jusque dans les rues"

Mars 2017 - Charlotte G 

Une ville qui attire ; aux nombreuses, et fameuses, qualités.

Parmi elles, son atmosphère artistique… Vous devinez ?

Amsterdam !

Amsterdam, c’est l’Art sous toutes ses formes. Architecture, musée d’artistes historiques, théâtre idéal pour des photos artistiques… et le street art, que vous pouvez côtoyer à chaque coin de rue. Amsterdam abrite même le seul musée officiel et international de l’art urbain ! Au sein de cette communauté d’artistes, FAKE, fait figure d’ambassadeur.

Graffeur de 36 ans, cet artiste urbain a de longues années de pratique derrière lui. Il commence à l’âge de 14 ans, ce qui deviendra son art de tous les jours. Prenant les murs comme toile, une bombe et des pochoirs comme pinceaux... Sur les façades briquées d’Amsterdam, l’artiste peint des images qui interpellent, à l’aide de pochoirs qu’il fabrique lui-même.

S’inspirant de ses expériences personnelles et de son regard sur le monde, il « expose » aussi en France, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne, en Suisse... jusqu’en Indonésie ou en Iran, se construisant ainsi une carrière internationale.

« FakeLove » est l’œuvre la plus connue du street artist, dont le message veut montrer à quel point l’amour peut être douloureux. L’innocence et la naïveté apparentes des enfants contrastent avec la matraque que cache la petite fille, que l’on devine destiné au jeune garçon. Cette image criante de vérité, vient d’histoires réelles : celles de l’entourage de l’artiste, qui a vu des cœurs se briser et des relations se défaire.

FakeLove by FAKE

L’artiste urbain va jusqu'à peindre des oeuvres réellement engagées, usant de son talent pour tenter d’ouvrir les yeux aux passants sur les dures réalités de notre monde.

Mais FAKE sait aussi redonner le sourire aux flâneurs ou aux pressés ; en utilisant l’humour et l’ironie comme arme, sa bombe et ses pochoirs comme munitions.

I hate street art by FAKE

Classic by FAKE

D’autres sont simplement là pour leur esthétisme, et redonnent de la couleur aux rues ternes.

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Artiste à plein temps, une centaine d’œuvres à son actif (dont 80% sont dans les rues), FAKE a désormais une renommée mondiale.

Il se tourne aujourd'hui vers la sculpture, nouveau projet qui devrait bientôt voir le jour.

Et qu'en est-il de son pseudonyme ? diront les curieux.​

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Voici ce que l'artiste déclare avec humour, à propos de son nom d'artiste, "FAKE" :

“Something that isn’t real, even if you want it to be real through wishful thinking. Lindsay Lohan’s boobs are totally fake”

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Bird by FAKE

Découvrez le travail quotidien de FAKE avec "Sing Little Bird, Sing"

Vous qui avez décidé de saisir l’opportunité qu’offre le BDA de découvrir (ou redécouvrir) la ville regorgeant de surprises qu’est Amsterdam ; soyez attentifs, aiguisez votre regard… trouvez ces œuvres d’arts, elles sont au bout de vos doigts !

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Et si vous n’avez pas la chance de faire partie de l’aventure, vous pouvez toujours avoir un aperçu de l’art urbain de FAKE en visitant son site internet www.fakestencils.com et son compte FlickR .

ARTICLE 2​

Michelangelo Pistoletto: 

"Artiviste aux mille miroirs"

Février 2017 - Solenne J 

Il est difficile de résumer la carrière de Michelangelo Pistoletto. Peintre, sculpteur, performeur*, c’est surtout son engagement social qui ressort de ces 60 ans de carrière artistique. Né en 1933 en Italie, cet artiste contemporain comprend très vite l’importance de l’art dans la société et n’hésite pas à s’engager mettant en place différents procédés plastiques.

L’importance des miroirs

 

L’utilisation du miroir est fondamentale dans le travail de Michelangelo Pistoletto. De ces premiers autoportraits à sa dernière performance « Respect », le miroir est omniprésent. Il est comme une fascination pour l’artiste. Plus qu’un polissage, le miroir devient sa toile. Dans ses premiers tableaux-miroirs, sur des plaques réfléchissantes, Michangelo Pistoletto, reproduit des personnes et des objets. Il déconcerte le visiteur qui y découvre son reflet. Celui-ci n’est plus un simple observateur mais il fait l’œuvre. Il est l’œuvre. Plus tard, « l’architecte du miroir » ira plus loin en utilisant des miroirs déformants, distordant le reflet de l’observateur. Si Michangelo Pistoletto utilise ce support pour s’interroger sur le temps et l’espace, c’est aussi, pour lui, une façon de s’engager et d’engager l’observateur dans sa réalité.

Michelangelo Pistoletto, Ragazza che fotografa

L’art : un engagement

 

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Pour Michelangelo Pistoletto, l’art n’est pas un simple moyen de décrire les changements de la société mais c’est un moyen de changer la société. Figure emblématique du mouvement italien de « l’arte Povera », il utilise des « produits pauvres » comme des chiffons, des vieux tissus (voir : la vénus au chiffons) pour dénoncer l’industrialisation de l’art et rappeler la grandeur de la nature.

Michelangelo Pistoletto, Venere degli Stracci, La vénus aux chiffons

Le signe de troisième paradis, créé par l'artiste, est une synthèse de son engagement. A la différence du signe de mathématiques de l’infini, il se compose de trois boucles : une boucle pour la nature, une pour l’artifice et une dernière dont le rôle est d’unir les deux premières. Cette dernière évoque la mission que nous donne Michelangelo Pistoletto à travers ses œuvres : transformer la société de manière responsable en réconciliant l’homme et la nature.  

Michelangelo Pistoletto, Le signe du troisième paradis

​Dans cette dynamique, l’artiste ouvre en 1998 sur un ancien site textile, au nord-ouest de Milan, la fondation « Cittadellarte ». Ce grand atelier créatif qui accueille des artistes, des entrepreneurs et des écrivains a pour objectif de changer la société de façon responsable. Ainsi, de juin à octobre, chaque corps de métier est mis à contribution pour travailler sur différentes problématiques publiques. D’une plateforme pour défendre la production de tissus « éco durables » à l’imagination de nouveaux matériaux de construction écologique, les initiatives sont plus ou moins importantes mais engagent toutes l’art dans la société.

* Artiste qui réalise une performance. La performance est une pratique qui définit une oeuvre par le moment de sa réalisation, c’est une oeuvre sous forme "d’évènement".

ARTICLE 1

Peindre les émotions. C’est un peu l’objectif auquel s’attache Eugène Leroy à travers son travail de peintre. Car une émotion n’est jamais claire et nette, c’est un bouillonnement indescriptible que l’on ressent là, tout au fond de soi. Alors, si on ne peut mettre de mot sur cela, la peinture le peut-elle ?

Eugène Leroy : 

"La toile, une palette d’émotion"

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Janvier 2017 - Charlotte G

Eugène Leroy choisit la tradition de la peinture à l’huile, mais se distingue par une caractéristique bien particulière : il superpose les couches et mélange les couleurs à même le tableau… Si bien que la toile est aussi bien composée d’empâtements que de parties plus claires et plus fluides. La toile, au final, est saturée, confuse. 

Bien que le peintre ait commencé le tableau à partir d’un modèle (un membre de la famille, un ami), l’image disparaît progressivement pour ne devenir qu’un dialogue de couleur et de lumière : « La matière l’emporte sur la réalité du modèle ». 

 

Cette bataille de coups de pinceaux sur la toile démontre une certaine lutte intérieure chez le peintre : des hésitations à n’en plus finir, qui le pousse à toujours retravailler son œuvre, pour lui donner plus de lumière ou une couleur différente. Ainsi, la réalisation d’une œuvre de Leroy se fait au quotidien ; la peinture grasse n’a pas le temps de sécher, et le peintre peut alors reprendre indéfiniment son tableau pour lui donner un nouvel angle. Par exemple, le tableau le représentant avec sa femme « Eugène et Valentine », lui a pris 50 années de travail. Commencée en 1935, il achève l’œuvre en 1985, 4 ans après le décès de son épouse.

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Au final, en observant les tableaux de Leroy, c’est bien un amas de couleurs incompréhensible que l’on voit en premier. Ce n’est qu’après de longues minutes à détailler la toile, et avec l’aide du titre, qu’émerge alors pendant un court instant, la figure qui a servi de modèle.

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C’est l’émotion qui donne à Leroy l’envie de peindre. Il ne peint pas un paysage ou un visage parce qu’il est beau ; il prend quelque chose ou quelqu’un comme modèle parce que la façon d’exister du sujet l’interpelle. Ainsi, il peindra souvent sa famille et son entourage parce qu’un geste, un sourire, l’aura fait chaviré.

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Eugène Leroy ou la vénération de la peinture. Dans ses tableaux, la peinture est matière, la peinture est sujet. Elle est centrale et constitue toute l’importance des toiles, jusqu’à en effacer le modèle, mais en transmettre chacune de ses émotions.

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Allez donc voir :

  • Sa peinture murale à la chapelle du Collège Notre-Dame-des-Victoires à Roubaix, une Crucifixion de 27 m² (1946-48).

  • Et si vous avez l’occasion, les vitraux de l'église Notre-Dame-des-Flots, Dunkerque – Malo

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Eugène Leroy – Valentine à Croix

Eugène Leroy – Marine

Eugène Leroy – Etreinte

Eugène Leroy  –  Autoportrait – Fusain et crayon

Article 6 - Banksy

ARTICLE 3

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